Notre responsable locale, Anathalie, nous a fait part du bilan 2016 de nos différents projets.
Voici le courrier qu'elle nous a adressé :
Maputo, le 10 février 2017
Introduction
L'année 2016 a été, au Mozambique, caractérisée par une crise financière due à la dévaluation de la monnaie locale, le métical, ainsi que par des enlèvements de personnalités connues et des assassinats.
Le chômage des jeunes a augmenté et la guerre dans certaines régions du centre du pays a fragilisé l'économie du pays et le budget de tout le monde.
ACTIVITÉS RÉALISÉES
1- Parrainage :
Ntwanano France parraine maintenant 52 enfants du quartier Polana Caniço. Quelques uns vivent dans le quartier voisin de Maxaquene.
Nous vous remercions du fond du coeur de votre appui.
Les enfants parrainés et leurs familles sont en bonne santé. Ils étudient bien à l'école.
Points positifs :
- Les enfants en situation difficile ont la possibilité d'étudier et d'être soignés grâce à l'aide des parrains.
- Visites régulières des parrains qui leur permettent de connaître les conditions de vie de leurs filleuls et de leurs familles. Ces contacts les encouragent pour bien étudier.
- Se connaître mieux avec les enfants parrainés et découvrir ainsi le Mozambique et ses habitants.
- Les virements sont réguliers et certains parrains envoient des fonds supplémentaires pour des cadeaux d'anniversaire ou de Noël.
Points négatifs :
- L'augmentation subite des frais d'inscription à l'école, des paiements non expliqués (contributions accordées aux gardiens de l'école, achats de pupitres) : l'école primaire n'est plus gratuite comme on le dit. L'uniforme et le matériel scolaire sont maintenant très chers. Les prix ont presque doublé.
- Certains enfants doivent étudier la nuit (à partir de 14 ans) à cause du manque de salles de classe. Et ces classes sont surchargées (jusqu'à 65 à 70 enfants par classe). Les filles ne se sentent pas toujours en sécurité pour rentrer.
2- Crèche :
Le nom que nous lui avons choisi est Escolinha Ntwanano.
Pourquoi Escolinha ? Parce que l'ouverture d'une école demande moins de formalités mais par contre le prix mensuel par enfant ne peut excéder 1000 mts. Par la suite nous pourrons la transformer en jardin d'enfants ce qui exige beaucoup de formalités mais il fallait ben commencer ...
Nous avons suivi les conseils reçus de l'Action Sociale.
Les travaux de réhabilitation sont presque terminés. Nous pensons les achever avant la fin du mois et nous pourrons enfin l'inaugurer.
Nous avons déjà présenté le dossier de légalisation et avons eu une visite d'évaluation avant la visite d'approbation finale par une commission de l'Action Sociale et de la Santé.
Points positifs :
- Appui reçu de l'association Ntwanano France
- La crèche est proche du centre, cela permet de suivre facilement les travaux.
- La crèche se trouve au milieu de la communauté.
- Les autorités locales ont encouragé sa création.
- Maxaquene est un quartier qui a beaucoup d'enfants et très peu de crèches.
Points négatifs :
- La réhabilitation a pris plus de temps que prévu car les locaux étaient très dégradés.
- Le budget prévu n'a pas pu couvrir toutes les dépenses à cause de l'augmentation brutale des prix.
- Nous n'avons pas pu être prêts pour le début de l'année scolaire 2017.
- Nous devons encore recruter quelqu'un pour s'occuper du jardin d'enfants.
3- Poulailler :
Le poulailler fonctionnait normalement jusqu'en octobre et l'arrivée d'une très forte vague de chaleur. La température est montée jusqu'à 42°.
50 poulets sont morts. Il a donc été décidé d'arrêter l'activité en attendant le retour de températures plus normales.
Points positifs :
- L'argent gagné grâce au poulailler a permis d'aider à la réhabilitation de la crêche, sans pour autant toucher au capital.
- Les femmes qui vendent les poulets achètent les poussins près de chez elles et à un prix abordable.
- Les gens qui travaillent au poulailler bénéficient d'un prix intéressant et peuvent revendre les poulets et ainsi aider leurs familles.
- La demande est grande car le poulailler se trouve au milieu d'un quartier très peuplé et les gens n'ont plus besoin d'aller au marché local.
- Au Mozambique, le poulet est très apprécié.
Points négatifs :
- Quand il fait ou trop chaud ou trop froid la mortalité des poussins est très élevée.
- Le prix des poussins et de leur nourriture a beaucoup augmenté et le bénéfice a diminué d'autant.
4- Couture :
Depuis septembre 2016, le groupe de femmes ne se retrouve plus au Centre de Katembe pour travailler ensemble. Elles sont très occupées par le travail dans les champs mais certaines ont déjà leurs machines et font la couture chez elles.
Points positifs :
- Le groupe formé peut faire des travaux ensemble ou individuellement.
- Les machines sont là et d'autres groupes peuvent être formés.
- Le groupe est reconnu par les autorités locales.
Points négatifs :
- Beaucoup de femmes n'ont pas de machines et risquent d'en oublier la pratique.
- Elles vivent loin du centre et loin les unes des autres et doivent aussi payer le transport ce qui ne facilite pas le travail en groupe.
- L'expérience que nous avons du travail communautaire nous montre que le travail en groupe ne fait pas partie des habitudes locales.
- Certaines femmes venaient régulièrement et d'autres non.
- À cause du prix élevé du matériel, elles disent ne pas pouvoir faire de profit et elles attendent donc des jours meilleurs.
Nous constatons donc que :
- La poursuite de nos projets paraît difficile. Les difficultés rencontrées quotidiennement par les gens investis dans ces projets ne permettent pas à ces projets de toujours évoluer positivement.
- En 2017, nous nous consacrerons uniquement aux parrainages, notre objectif premier.
- Notre candidature à PicWic n'ayant pas été retenue, il nous sera impossible cette année de soutenir de nouveaux projets.
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